mercredi 14 janvier 2015

La fin est proche / Fin de Partie / En attendant Godot.

Oui, je sais, premier article de l'année, "La fin est proche" ça fait un peu péssimiste.



Mais c'est vrai. La Mort est proche.
J'aurais pu écrire un article sur tout autre chose, comment ranger son appart, quelle boisson prendre au bar quand tout le monde peut boire de l'alcool et pas vous.... Mais, petite narcissique que je suis, je n'arrive pas à m'arrêter d'y penser. Ma Mort approche. Je dirais même que je vis à coté d'elle. Je la vois dans les miroirs, je la vois dans les yeux de mes proches. Je la sens dans mon corps.

Depuis quelque temps, je me gave de séries, parce que c'est la seule chose que j'arrive à "faire". Lire m'endort, écrire est trop fatiguant.
Il y a cette phrase qui a retenu mon attention, celle de Wilson, dans "Dr House". A la toute fin. "Est ce que ça cesse un jour d'être complètement irréaliste?".
Est ce que quelqu'un qui sait qu'il va mourir prématurément peut un jour l'intégrer complètement?
Je dirais que non. On pense tous être immortels.
Surtout à notre époque ou l'image la plus répandue est qu'il n'y a rien après. D'après mon expérience, je pense autrement, évidemment... Mais il y aura toujours ce doute en moi... Et si c'était tout? Si, une fois que tout s'est arrêté, on restait là, inerte, dans une boite, avec le néant pour compagnie...? C'est à paniquer, n'est ce pas?
 Choisir toutes ces choses, comment on veut "disparaître" (enterrée, incinérée, dispersée dans l'océan, dans l'espace?) que faire de tous nos biens, de tous ces projets qui ne sont pas achevés, qui ne le seront peut être jamais...Tout ça, on le vit en se disant en partie "ça n'est pas moi! C'est un autre!" . On voit les gens dans la rue et on se dit "je ne serai jamais comme ça. Je n'atteindrai jamais cet âge." Et cette phrase que tout le monde vous martèle parce que personne ne sait comment réagir, cette phrase qui en fait est cruelle parce qu'elle vous pousse à avoir de l'espoir, "On ne sait jamais".  C'est comme si les gens faisaient la sourde oreille à tout ce que vous endurez, parce que c'est plus facile pour eux. C'est horrible. Ne dites jamais ça à quelqu'un qui va mourir. Même si ça vous rappelle que vous aussi, vous allez mourir.

"Il faut tout ralentir, adopter un autre rythme!". Voilà ce que m'a dit ma kiné l'autre jour. Comment lui expliquer que si je ralentis plus, je m'arrête? Je suis déjà complètement décalée, je me lève à 13 alors que je me couche à 1h, Je mange quand je n'ai pas mal, par petit bout... Je vois bien que mon corps n'en peux plus, il ne veut plus avancer. Je dois le pousser tous les matins, comme Tantale son rocher.

Et parfois j'ai cette révolte qui monte, qui gronde en moi pour sortir. Toute cette colère, cette amertume, qui m'emplit et me déchire. Que j'essaie tant bien que mal de garder à l'intérieur, et qui parfois se transforme en méchanceté pour mes proches. Alors je m'en veux encore un peu plus, et la colère augmente. Contre moi. Encore. J'en veux à mes parents, parce que c'est eux qui ont fait leurs erreurs, et c'est moi qui paie la note. Je m'en veux plus que tout, parce que je suis faible. Incapable de me battre. Plus moche jour après jour. Plus fade. Plus décolorée. Hier matin je me suis regardée dans le miroir et j'ai vu ma soeur. Ma soeur, quand elle était à la fin. Je voudrais être moins cruelle avec moi même, mais mon cerveau est programmé comme ça.

Ayez pitié de vous même. Ayez pitié de votre corps. 

Mais il y a de bons jours, de bons moments. Des moments ou j'y pense moins. En général ce sont des moments complètement désuets et un peu stupides. Bitcher devant la télé. Voir mon compagnon faire
une tête bizarre. Rire à une blague d'un ami. 

Quand vous savez que vous allez mourir, votre vie devient complètement irréaliste et déroutante. Un peu comme une pièce de Beckett. 

 



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