mercredi 1 avril 2015

Ayez pitié de votre corps

Oui, après ce long moment d'absence, j'ai choisi une sorte de continuité pour cet article.
Et, une fois n'est pas coutume, je viens ici pour délivrer un message d'amour et de tolérance. Je sais, c'est HIPPIE.
Mais ce message d'amour et de tolérance, il n'est pas pour le monde entier. Il n'est pas pour une religion, pour un peuple ou une façon de vivre. Ce message est pour votre corps.



Ca a été un très long chemin, en ce qui me concerne, pour en arriver là. J'ai grandi dans une classe sociale et une ville où l'apparence est ... Tout. La culture du corps parfait, du physique parfait, et surtout la culture du mental qui contrôle tout, je connais.  C'était le quotidien de tout le monde autour de moi. Chirurgie esthétique, anorexie, régimes déments, sport à outrance, j'ai tout vu! Et quelque part, même si je n'ai jamais approuvé ou pratiqué ces méthodes, j'étais convaincue que... C'était la bonne voie, si je peux dire ça comme ça. Illustration parfaite; j'ai toujours été complexée par mon poids. Pas parce que je me trouve grosse, en fait, c'est le contraire! Je me suis toujours trouvée trop maigre, et c'est encore le cas. Je sais que ça peut faire rire, mais dans certaines périodes de ma vie, c'était une vraie souffrance. Même maintenant, alors que tout le monde ou presque dans mon entourage me répète que j'ai un "corps parfait" parce que je suis soit-disant conforme aux physique qu'on attend dans notre société (vous savez, le fameux 80-60-80...) je refuse qu'on me prennes en photo ou qu'on me filme. Ma vraie souffrance, si s'en est une, c'est que mon corps est en décalage total avec mon psychisme. Une fois j'ai dit à ma mère "dans ma tête, je suis une brune plantureuse". Alors j'ai fait des régimes pour grossir. Oui, ça existe. Je me blindais de bouffe en espérant que ça changerai la donne... Tout ce que j'ai récolté, c'est de l'acné et... Des grammes en moins (ne me détestez pas!) .

Et puis il y a eu la maladie. L'endométriose. On ne se méfie pas de cette maladie. Mais elle creuse son trou, s'insinue dans votre vie jusqu'à la rythmer totalement. Ce n'est plus vous qui la contrôlez, c'est elle. J'ai toujours eu des problèmes de santé, en grande partie à cause de ma mère qui buvait pendant la grossesse et qui prenait en plus des antidépresseurs. Mais je me suis toujours débrouillée pour ne pas que ça se voit. Mais celle là m'a prise en traitre!
J'ai commencé des traitements, je me suis mise à perdre mes cheveux, perdre du poids et les formes que j'avais durement gagnées ont disparu. Je me sentais molle, fragile. Moche! Moche! J'ai recommencé à me détester, à m'en vouloir.

Puis on m'a annoncé la grande nouvelle de ma démolition cardiaque imminente. Et j'ai commencé à me rendre compte que ce n'était pas à mon corps que je devais en vouloir. C'était plus à la vie, ou à la limite, à mes parents. Mais mon corps était autant victime que moi. Autant que mon être tout entier. Bien sur, cette maladie c'était mon corps qui la fabriquait. Mais ce n'était pas sa faute. Lors d'une de mes séances de méditation/yoga quotidienne, j'ai dit, comme si je parlais à quelqu'un qui avait vécu tant d'épreuves difficiles "Ce n'est pas ta faute. Je vais prendre soin de toi. " et puis, plus bizarre et plus important encore: "je ferai tout pour qu'on reste ensemble le plus longtemps possible". C'est là que je me suis rendue compte que je voulais vivre. Et surtout, qu'il fallait juste que j'aie enfin pitié de moi même. Que j'arrête d'être aussi dure, aussi exigeante, aussi inflexible. Comment pouvais je être aussi sévère avec moi-même, alors que je ne ferai pour rien au monde le moindre mal à qui que ce soit? Maintenant, je veux juste arriver à me foutre la paix. Arrêter cet espèce de processus comme si j'avais encore ma mère dans ma tête, en train de critiquer tout ce que je fais.

Et je pense sincèrement que tout le monde devrait faire pareil. Foutez vous la paix! Ecoutez votre corps. Votre désir profond est de manger gras, plein de gluten, de sel et de sucre? Faites le! C'est peut être ce dont votre corps a besoin. Vous avez envie de vous reposer en pleine journée? Allez y! Le sommeil est un soin pour votre corps. Ayez pitié de votre corps, arrêtez de lui demander des tas de choses. Si vous n'avez pas envie d'aller courir un marathon tous les matins, il y a probablement une raison physiologique à ça. Ce n'est peut être pas votre sport, peut être avez vous besoin de quelque chose de plus doux, ou d'un sport que vous pourrez pratiquer chez vous, bien au chaud! Notre esprit ne sait pas tout. Notre corps oui. C'est la nature qui est en nous, il faut l'écouter, c'est aussi simple que ça.

C'est ce que j'essaie de faire en ce moment. Et en général, je me rends compte que toutes mes "envies" se vérifient scientifiquement ensuite. Envie d'un bain chaud? C'est pour que mes tissus se détendent, et soient moins inflammés. Envie d'une banane avec du beurre de cacahuète? C'est plein de potassium et d'acides gras, ce dont le corps a besoin pendant les règles! La nature et le corps fonctionnent ensemble, et le corps sait très bien se soigner tout seul. Il suffit de l'aimer et de l'écouter.
Bien sur, ça ne se fait pas en dix minutes, mais rien que de se mettre en tête de commencer à chercher cette paix et cet amour, c'est déjà quelque chose, c'est déjà faire un petit bout du chemin. Mais ça demande beaucoup d'indulgence, et de tolérance. Ce que notre société tend à contrecarrer. Car si on est heureux de soi, on a plus besoin d'acheter des choses extérieures pour l'être, et niveau markéting, c'est pas terrible.

Je vous souhaite d'essayer de vous envoyer ce message d'amour et de tolérance, même sans y croire. Ca viendra avec le temps... Et si vous pensez que c'est ridicule, dites vous que c'est la partie "société de consommation" qui est en vous qui dit ça. Pas votre vrai-vous, ni votre âme. Ecoutez votre corps, et ça ira tout seul.

1 commentaire:

Stay cool, dude.