dimanche 14 septembre 2014

Fini les consessions !

Un vent de liberté souffle dans ma vie en ce moment. Pour être honnête, aucun gros changement, mais je ne sais pas...Le fait de n'avoir strictement rien à faire de mes journées depuis six mois à part mes comptes et le ménage, ça m'a libérée de quelque chose. Zut, encore cette chanson de La reine des neiges qui me trotte dans la tête.

J'ai donc passé les cinq derniers mois à réorganiser toutes mes dépenses, mes biens, la vente de mes biens (plutot vêtements qu’immobilier, vous vous en doutez). J'ai fait du vide autour de moi, au propre comme au figuré, et revu mes priorités. J'ai aussi revu mes ambitions à la baisse (ça, ça m'a demandé beaucoup de maitrise de moi et de courage. Et ça a occasionné beaucoup de larmes aussi).
J'ai aussi plus qu'allégé ma spiritualité (parce qu'en fait j'en ai plus aucune... ) et mes activités (trop d'éparpillement gaspille l'énérgie qu'on a) et, plus surprenant pour moi, j'ai appris à laisser ma fierté de coté pour certains trucs (genre renoncer à me faire rembourser certaines choses, régler certains litiges en ma faveur, etc.) en faveur d'autres trucs plus importants (la santé de mon petit ami, par exemple... Au hasard...)

Bon. En fait quand je me relis c'est vrai que ça fait beaucoup de changements. Mais j'ai toujours le même petit ami, le même appart, le même chat (+1) , la même couleur de cheveux...

Et là, voilà, depuis une ou deux semaines j'ai enfin tout réglé. Mes factures impayées, mon appart, mes problèmes financiers... Ma vie est bien réglée, et après 24 années de grand n'importe quoi, je ne peux pas vous dire le bien que ça fait. Je crois qu'il n'y a que les gens heureux pour trouver une vie rangée (pas dans le sens "normalisation" du terme) rasoir. Pour quelqu'un qui n'a pas arrêté de se prendre des tuiles dans la tronche, de souffrir mentalement et physiquement et qui n'a jamais eu un foyer stable, être enfin capable d'avoir un peu de régularité c'est tout bénéf.

En plus ça permet de mieux réfléchir. De passer plus de temps avec ceux qu'on aime. De se faire du bien.

Ce qui m'amène enfin au sujet de l'article. Mon existence se résume à une suite de concessions. Concessions pour mes parents, concessions pour ma santé (abandonner mes études, ma vocation, le dessin... Yeah!) , concessions pour mes ex (trop malheureux, trop schizophrène, trop volage...) et plus encore, concession pour la société! (Surtout ne pas être moi même, avoir l'air normale, essayer de se faire des amis pour ne pas être une paria, s'habiller d'un certain style, ne pas paraitre trop riche... Celle là est bien drôle... Trop blanche, trop rousse, trop mince... )

Alors alors... Que s'est il passé? Une rébellion soudaine envers l'ordre établie? Une prise de conscience spirituelle? Que nenni, mon ami. Un doux vent de liberté et de retour aux sources. Enfin.
J'imagine qu'une certaine lettre reçue d'une certaine personne a beaucoup changé les choses, au moment le plus dur. J'ai vraiment l'impression que ces derniers mois ont été comme un incendie qui a tout dévasté sur son passage, et brûlé mon ancienne vie pour m'offrir l'opportunité d'un vrai nouveau départ. Même si l'on y prête pas attention, il y a toujours dans notre vie des éléments qui nous empêchent d'avancer. Des liens sentimentaux ou bien des objets du quotidien, et il faut s'efforcer de les reconnaitre et de les supprimer, quand c'est possible. Mais c'est plus facile quand on a plus le choix. Quand une autre main le fait à votre place, celle d'un ami ou du destin.

Première concession à stopper et confession à faire: Non, je n'éprouve pas de sympathie envers l'espèce humaine, que ce soit les individus ou le genre. Je sais que c'est mal vu, mais c'est un fait: je trouve l'être humain idiot, gauche et inutile. Et pour ceux qui feront la remarque dans leur tête, oui, je me compte dans le lot. Ca fait partie de la haine que j'ai envers moi même. Mais je fais avec.
Non, je n'ai pas de lien d'amitié avec qui que ce soit. Ce n'est pas faute d'essayer mais mon cerveau ne doit pas être fait sur le même modèle. Je ne comprends rien aux relations humaines, je suis effroyablement incompétente dans ce domaine. J'ai lutté, mais à quoi bon, autant l'accepter. Les animaux, ça, ça me botte.

Deuxième concession/confession: Je suis bizarre. Ah je vous entends d'ici "oui moi aussi j'ai un petit grain!" non, rien à voir, vous vous avez un petit grain, moi je suis un taboulé sur pattes. Je pèse 43 kg pour 1m60, je suis blanche-lavabo (blanche porcelaine diront les gentils), j'ai les cheveux roux-mais-pas-vraiment-mais-pas-blonds-non-plus et une épaule plus haute que l'autre. Ca peut plaire ou déplaire, mais jamais longtemps, ni l'un ni l'autre. C'est ni beau ni moche, c'est juste bizarre. Puis j'ai toujours des idées qui viennent de nulle part. Dernière en date, tout à l'heure, un article que j'ai lu sur les "anti-anti-feministes" (humanité quand tu nous tiens avec tes paradoxes à la con) qui se battaient pour dire "oui mais on aurait du laisser la case "mademoiselle"/ oui mais non parce que c'est sexiste" je me disais "mais pourquoi personne n'a pensé à rajouter une case "mondamoiseau"? Tellement poétique! Tellement libre! L'humanité pense par A ou B, je pense par C. Tout le temps.
Alors yen a certains, des gens comme moi. En général, soit ils ont 75 ans (ce qui est bien mais encore une fois une fille de 25 ans qui est ami avec quelqu'un de 75 ans sans être parents, c'est jugé étrange) soit ils veulent toujours se réunir en groupe, et, cf le premier point, les groupes, c'est pas mon truc. Je déteste ça. Donc maintenant, f.... , je suis bizarre, personne me comprend, oui, et alors.
Ca va nettement mieux depuis que j'ai recommencé à lire "Alice aux Pays des Merveilles" je crois que c'était moi mais dans une autre vie. Même cheveux, même prénom. Même cerveau.

Troisième; Je ne supporte plus le modèle proposé par la société mondialiste, pas plus que je ne supporte l'idéologie révolutionnariste décroissante hippie. Je voudrais juste arriver à être moi , sans acheter une baraque à crédit, sans enfants, et peut être sans amis ni petit ami, mais au moins je serai moi et pas quelqu'un pour qui j'essaierai de me faire passer. Moi-moi , qui vit dans une forêt, avec beaucoup d'animaux et peu de choses, comme j'en rêvais quand j'avais cinq ans, et comme j'en rêve depuis. Il y a des contentes comme ça, c'est comme des radeaux de survie. Toujours là quand on en a besoin, sure comme un refuge, solides comme une certitude.

Les réaliser, c'est autre chose... Mais ça, c'est une autre histoire...