mardi 4 mars 2014

Le détachement, un chemin pour se libérer soi même

J'ai fait une grande découverte aujourd'hui. C'est arrivé alors que j'étais allongée sur mon canapé, écoutant la pluie tomber et plus ou moins en train de m'endormir.
Et comme chaque fois que le sommeil m'enveloppe, je fais inconsciemment tout pour le fuir. Le moyen le plus efficace étant de repenser à mon passé, et à toutes les erreurs que j'ai faite, ou plus exactement à tout ce qui me fait honte. Alors j'ai ce répugnant sentiment qui monte en moi, la culpabilité.
Habituellement, je me répète ce mantra "tout ce qui t'es arrivé n'est pas forcément ta faute, tu as fait des erreurs, tout le monde en fait". Et ça ne marche jamais, bien sûr. Ou alors quand ça marche et que je m'endors, je fais de terribles cauchemars ou je suis dans une toute petite pièce, je ne peux plus respirer. Ou bien alors je veux parler, mais ma voix refuse de sortir. Je me bats de toutes mes forces, et je n'arrive pas à exprimer... Quoi, au fait? Ma colère.

C'est là que ça a fait tilt dans ma tête.

Le sentiment que je pensais combattre depuis des années en m'endormant n'était pas la culpabilité, mais la colère!
J'ai alors repassé toutes les situations dans ma tête, toutes celles que je me repasse en boucle chaque soir. Toutes mes réactions, et toutes les réactions des autres. Et à chaque fois, à chaque fois, ce sont des situations où j'essayais d'exprimer quelque chose, mais soit on ne m'en laissais pas le temps, soit on ne m'écoutait pas. Et à chaque fois, je me retrouvais seule. Avec ce sentiment horrible.

En fait, j'étais en colère. Et je le suis à chaque fois que j'y repense. En colère contre les gens qui ne m'ont pas écoutée. En colère parce qu'on ne m'a pas fait confiance, parce qu'on a pas pris la peine de me laisser m'exprimer. Ma mère, mes copains, ceux que je croyais être des amis. Je ne me sentais pas coupable. Je me sentais incomprise.

Mais la colère est un sentiment qui m'a toujours rendue mal à l'aise, parce que je ne supporte pas l'agressivité. Je ne veux pas en vouloir aux gens. Alors pendant toute ces années, ma colère, je l'ai gardée pour moi, je ne voulais même pas la reconnaitre comme telle. La culpabilité c'est mieux, me disais je, au moins je n'en veux à personne (à part moi!) , et je ne ferai de mal à personne, comme ça (à part moi!).

Eh bien maintenant, je le reconnais.  Oui, je suis en colère. Oui j'en veux à ces gens qui ne m'ont pas écoutée, pas comprise, pas estimée. Même pas respectée comme être humain. A cause d'eux je me suis sentie plus bas que terre, et à cause d'eux je n'arrive encore aujourd'hui pas à m'endormir. J'en veux à ces gens. J'en veux à mes parents. Et j'ai besoin de l'écrire ici.

Mais ça ne veux pas dire que je vais leur faire du mal, ni que j'aimerais. Je reconnais, juste, aujourd'hui, que eux m'ont fait du mal, et que je leur en veut. Un jour, comme la vie et le temps qui passe, ça aussi passera, j'oublierai, ce ne sera même plus un souvenir. Mais pas pour l'instant.

La morale de cette histoire et ce qui fait que j'en parle ici et pas seulement en scéance avec mon psy,  c'est qu'il faut parfois avoir le courage de se poser, regarder les choses d'un autre angle de vue, et avouer sa propre rancune, agressivité, etc. J'ai un défaut; je suis convaincue, quelque part en moi, que j'ai une moralité au dessus de tout soupçon. Du coup, dès que j'ai une faille, un vice, ou quoi que ce soit qui s'apparente à un pêcher (pourtant je suis très loin d'être catholique) je me glace d'effroi, et je suis en colère contre moi même. Si vous voulez, c'est un coté maso. La chose est si tordue que si je suis agressive envers quelqu'un, alors que c'est tout à fait légitime, je me retracte tout de suite, et j'essaie de me cacher dans un trou de souris.

Personne n'est parfait. Oui, c'est une phrase passe partout. Et il ne suffit pas de se la rabacher comme un mantra pour que ça finisse par rentrer. Il faut la comprendre, cette phrase. Accepter ses défauts, et a fortiori accepter ses qualités, est la chose la plus dure au monde!

Un jour, j'ai demandé à un ami qui a de très beaux ongles si il avait une astuce pour arrêter de se les ronger. Il m'a dit que ce n'était pas tant le fait de se mettre du vernis amer ou de se forcer à ne pas y toucher qui marchera, mais plutôt de comprendre le sens de ce comportement.
Nos ongles sont des armes, à la base. Nos griffes qui nous permettent de nous défendre. Donc, d'après lui, les personnes qui se rongent les ongles sont des gens qui ne veulent pas se défendre, ils se "coupent leurs griffes". Eh bien, je crois que maintenant que j'ai compris tout ça je vais arriver à les laisser pousser.

Alors allez y, n'ayez pas peur, sortez les griffes!

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Stay cool, dude.