samedi 7 janvier 2017

J'ai réalisé mon rêve...

Et plus que ça même.
Je me souviens de cette fille malheureuse, triste, dépressive même, qui vivait à Monaco, dans la ville des faux semblants et des codes sociétaux auxquels je ne comprenais rien, sous les abus de mes parents , qui devait faire ses courses alimentaires toute seule, tout ça pour retourner dans un appart trop grand où tout naturellement le ménage m'incombait, à coté de mes études. Je n'avais pas de vrais amis, à part celles que j'avais rencontré à la maternelle, quand la vie et les rapports sociaux sont si simples et sincères. Il y avait de l'argent, c'est sur. Mais pas d'amour, c'est sûr.
Mais jamais je n'ai baissé les bras. Jamais je n'ai tourné le dos à ma vraie nature, à mes fées, mes créatures, à ma magie. Heureusement qu'elle m'a poursuivie , aussi.
J'aurais pu me suicider. A ce moment là ça aurait été facile. Le truc dont je me souviens le plus, c'était ça: la solitude. La mauvaise solitude. Et puis, comme je n'étais pas soignée, la douleur, évidemment.

Mais j'ai tenu bon, j'ai économisé chaque centime que mes parents me donnaient pour combler l'amour qu'ils ne me donnaient pas. Pour combler les coups, les moqueries, l'alcool aussi. A vingt ans, enfin, je suis partie, et j'étais tellement HEUREUSE! Mon petit studio me paraissait être un palace, j'avais tout ce qu'il me fallait: un lit, des livres, quelques amis. Je me suis mise à redessiner.
Puis finalement, des années plus tard, voilà:

Je suis dans cette maison, avec tout ce que je peux désirer en biens matériels, et ce, uniquement grace à moi. A moi seule. J'ai construit mon bonheur à coups de folie, de sueur et de ténacité. Et je ne dirai pas que ça en valait le coup, mais presque. Le soir, je me mets à ma fenêtre, je respire l'air frais de cette campagne bretonne, je regarde mes chats qui dorment, je regarde à ma gauche, et je vois un homme, plus qu'un homme, un champion. Le seul être humain que je supporte et qui me supporte. Et je me sens à ma place. Enfin.

Pourtant tout n'est pas parfait, bien sur. J'ai cette pourriture en moi, j'ai coupé les ponts avec ma "famille" qui n'en a jamais été une (et ne dites pas le contraire, vous n'avez pas le droit, vous ne les connaissez pas.)N'allez pas me faire croire qu'une mère et un père alcooliques, névrosés ainsi qu'une soeur psychotique , cocainomane et alcoolique constitue une famille. Je sais ce que c'est qu'une famille. J'en ai une. Et mon grand père est mort. Celui qui m'appelait sa fille, et que je considerai comme mon papa.

C'est comme ça que nous pouvons créer , à notre tour, pour les autres: Mon compagnon fait des gateaux à tomber à la renverse, et écrit des histoires pour les enfants, moi je gribouille, je dessine et je fais ça avec passion. Et tous les deux nous nous employons à sauver tous les animaux que nous trouvons, jusqu'a présent, plutot des chats ;) Le dernier étant Mahou, un bon vétérand qui a bien mérité sa retraite au chaud, malgré le fait qu'il n'ait presque plus de poils et le sida.

Le reve ne comprend aucune limite. Ou que vous soyez, suivez les. Eux ils connaissent le chemin.



6 commentaires:

  1. J'ai vécu la même chose que toi sauf que je me suis barrée à 17 ans et que j'ai mis un mot sur ce que j'avais vécu : la maltraitance :) C'est important que tu le reconnaisse, ça permet d'avancer et de ne pas se culpabiliser.
    Ca ne passe pas forcément par des coups, ça peut être totalement psychologique, et selon moi c'est la forme la plus destructive.
    Et si tu es tombée sur un mauvais psy sache qu'il y en a des biens qui reconnaitront ce que tu as vécu et t'aideront... ils sont rares mais il y en a.

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    1. Tristana, Alice (je réagis aussi à ta réponse à Tristana, Alice),

      Je reconnais en vous ceux qui n'ont pas eu de famille... alors que vivant avec nos géniteurs. Non, ce n'était pas une famille et, oui, nous avons dû en partir tôt (17 ans et demi, pour ma part).
      S'il reste encore des gens pour nous dire "mais un parent fait de son mieux et peut être maladroit" sans rien savoir, il y a heureusement de plus en plus de personnes qui entendent la réalité... Ca devient moins tabou, et tant mieux !
      Et, en fait, je voulais juste vous dire : oui ! vous êtes jeunes !! Et c'est cool ! :)
      Certains (comme moi) passent des décennies à se demander ce qui ne va pas chez eux... avant de réaliser que ça vient de la "famille" d'origine !
      Alors, je voulais vous apporter un peu de baume au coeur pour ça : vous le savez déjà, jeunes que vous êtes :).
      J'en profite aussi pour vous dire merci à vous deux pour ce que vous dîtes et faites ici et là sur la toile : ça aide bien ! Merci ! :)

      PS - Il vaut mieux ne pas voir de psy qu'en voir un mauvais... qui vous maintient dans vos erreurs d'appréhension du monde...

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    2. L'usage que j'ai fait du "nous" était maladroit et enfermant, excusez-moi ; je ne m'en rends compte que maintenant.
      J'espère que mon commentaire ne vous aura ni l'une ni l'autre mis mal à l'aise.
      Merci.

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  2. Je suis d'accord que c'est de la maltraitance, et j'ai vu un psy pendant 2 ans pour ça. J'ai du arrêter parce que ma mère a fait en sorte que je n'ai plus de sécu. Mais bon, 2 ans c'est déjà bien! merci en tous cas d'avoir réagi dans mon sens, et au moins je sais que je ne suis pas seule, même si je ne souhaiterai ça a personne tellement ça te gache la vie alors qu'on est si jeunes.

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  3. Contente que tu aies réalisé ton rêve. ��

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  4. Un beau chemin de parcouru :) Tu peux être fière de toi !
    Bises et à bientôt !

    G.

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Stay cool, dude.