mercredi 21 mai 2014

La dèche optimiste

Alors oui, surprise, moi la fille la plus pessimiste et cynique existant sur terre , j'ai découvert que j'ai la dèche optimiste.
En fait, je suis un million de fois plus réjouie par des petites choses que quand j'étais à l'aise à la fin du mois. Je trouve ça marrant de trouver des astuces pour économiser. Surement que dans un mois ou deux à ce régime là je trouverai ça moins drole, mais pour l'instant, je profite. Parce que j'ai jamais été d'un naturel très joyeux.


Et oui, aussi, j'imagine que ces articles pseudo Bobo genre "c'est marrant d'être pauvre" doivent en agacer plus d'un. Mais, comme l'a dit je sais plus quel humoriste "t'as le droit de te moquer des juifs si t'es juif". D'autant que je me moque pas vraiment, j'essaie de rendre ça plus attrayant.

Révelations de la fille fauchée

1) La dignité est une valeur très surfaite.

Oui, parce qu'après avoir payé à crédit ma crème anti-mycosique et payé une boite d' œufs en monnaie de 2 centimes, ya plus de limites. Je pourrai me balader avec un slip kangourou sur la tête pour me faire du fric, ça me traumatiserai pas plus que ça.

2) Etre fauchée rend sportive (et bronzée).

Avant, ma grande scéance de sport du mois c'était salutation au soleil deux fois.
Maintenant, je fais quatre kilomètres à pieds pour récolter cinq euros parce que j'ai pas l'argent pour me payer un ticket de bus, et que je dois envoyer un vêtement par la poste. Le bronzage gratuit en prime (quand il fait beau. Sinon c'est wet brushing.)
Je porte mes courses sur quatre étages. Parce que dix euros la livraison pour avoir les rebuts du supermarché, je peux plus me le permettre. Scéance cardio et trapèzes en marbre en bonus.

3) Etre fauchée rend astucieuse.

Décrocher les bons plans, comparer les produits (TOUS les produits, même le vinaigre de ménage et les serviettes périodiques), apprendre à réparer un pull ou récupérer une casserole brulée, tout ça acroit les capacités mentales de réflexion et l'estime de soi. 


4) Etre fauchée fait profiter de la vie. 

Ouh là, politiquement incorrect en vue!
Ben non, en fait.
Quand t'es fauchée et que tu sais que tu peux te permettre un seul magazine dans le mois, c'est toute une cérémonie: tu regardes, tu compares comme si c'était une voiture avec options,  et enfin , tu choisis, et tu l'achète.
Tu le ramènes chez toi comme une bouteille de champagne prête à être ouverte et dégustée. Tu caresses son papier glacé, sens son odeur de neuf (odeur que tu n'as pas sentie depuis des lustres, parce que t'as pas les moyens de t'acheter du neuf), tu lis chaque titre en t'imaginant ce qu'il y aura dedans, et ,comme tu dois le faire durer au moins tout un mois, tu lis une page par jour, dans un moment de délice et de volupté absolue, sur ton canapé avec un paquet de gaufrette carrefour et ton chat sur le ventre. Et ça, ma vieille, c'est le bonheur.
Après, tu t'endors, et tu rêves que t'es sur une plage, et que tu mange des cerises. Et quand tu te réveilles, t'as l'impression d'être partie en vacances gratuitement.

Alors, vous attendez quoi pour faire don de toutes vos possessions? Et si vous ne savez pas à qui, moi, j'ai ma petite idée...