vendredi 7 février 2014

L' appel des embruns

Cela fait quelque mois que j'ai accueilli dans ma vie un nouvel amour. 
Ce nouveau bien aimé est un marin.
Il a fallu partir en quatrième vitesse, parce qu'il a ressenti cet "appel de l'océan" comme j'appelle ça.
Je ne l'avais jamais vu comme ça, c'est quelqu'un de très pausé, qui ne commence jamais une chose sans être sur de pouvoir la finir, qui réfléchit chaque décision prise, qui prévoit tout. Pas dans un sens maniaque et stressant, plutot dans un sens sécurisant et calme. Et, surtout, surtout, il me fait passer avant Tout.
Mais cet homme est un marin. Et voilà qu'en pleine conversation, le vent tourne, et il me dit "ce soir je pars, j'ai besoin de voir l'océan" ça m'a d'abord fait un choc, avant qu'il ajoute "ça me ferait très plaisir que tu viennes avec moi, mais si tu ne veux pas, je dois quand même y aller". Oui, pour un marin, voir l'eau est de l'ordre du devoir.



Ça m'a fait penser à moi. Quand je sens, en plein automne, l'odeur de l'humus après la pluie, l’atmosphère chargée d’électricité, la nature en train de changer. Quand la terre passe d'une saison à l'autre, je le sens comme si il s'agissait de mon propre corps. Et dans ces moments là, qui arrivent sans prévenir, je ressens l'appel de la forêt. J'ai ce besoin de me retrouver entourée d'arbre, jusqu'à  ne plus voir le ciel, et ne plus entendre le bruit des voitures. Je suis quelqu'un qui peut réunir ce dont il a besoin pour plusieurs semaines en dix minutes, en particulier quand c'est pour partir sur la route voir la forêt.  

Alors je l'ai accompagné.

Je sens bien en ce moment que tout est en train de changer, dans le monde mais aussi dans ma vie. Tout change en permanence, bien sur, mais là il s'agit d'un tournant important. C'est comme si toutes les pièces qui constituent mon existence bougeaient en même temps. Et les siennes en parallèle.
Alors nous sommes stréssés, nous perdons un peu le nord. Lui autant que moi. Et je ne savais pas quoi faire pour qu'il retrouve sa sérénité légendaire. Et comme un Marin, il a trouvé tout seul.

Et le voir regarder l'océan est émouvant. Le voir aller nager alors qu'il fait à peine 14° dehors et 10° dans l'eau, le voir dans les vagues plus à l'aise que sur terre, est quelque chose de très spécial. Moi qui ne me suis jamais entendue avec l'eau. J'ai même peur de ce qui peut surgir des profondeurs de ma baignoire. Je ne mange pas de poisson, je ne supporte aucun fruit de mer. Lui est un ancien nageur professionnel, navigue depuis l'âge de... Je n'en sais rien, surement depuis qu'il est né, avant de devenir sauveteur... Il peut s'endormir dans un bain et y passer la nuit, ses yeux sont bleus , il est Poisson, évidemment.... Si il n'avait pas deux jambes j'aurais du mal à croire qu'il est humain. Et puis il n'est jamais plus beau que lorsqu'il nage, ou même juste lorsqu'il est dans l'eau, et l'été, quand il bronze (comme je lui envie cette faculté), et que le sable colle à sa peau.

Le premier cadeau qu'il m'a fait était un coquillage. 

Et je vais dédier cet article à Nuno, parce que je ne peux pas écrire un article sur les hommes amoureux de la mer sans le citer.

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Stay cool, dude.